La tâche d’établir la région d’origine et la cause d’un incendie nécessite l’application d’une méthodologie reconnue qui se base, sans s’y limiter, sur le guide NFPA 921 : Guide for Fire and Explosion Investigations.

À quelques exceptions près, la méthode appropriée pour une enquête incendie est de déterminer son origine, puis d’en établir la cause. La cause d’un incendie se définit comme étant les circonstances et les conditions qui ont amené la source d’allumage, le combustible et l’agent oxydant ensemble pour causer l’incendie.

Lors de l’analyse pour établir la cause d’un incendie, divers scénarios doivent être pris en considération. Parmi ceux-ci, plusieurs sont accidentels, mais le scénario d’un incendie de nature intentionnelle doit aussi être analysé.

Un des éléments favorisant le scénario d’un incendie de nature intentionnelle est la présence de produits pouvant avoir été utilisés comme accélérant dans la région d’origine, alors que de tels produits ne devraient pas s’y trouver. Un accélérant se définit comme étant toute substance servant à l’allumage volontaire d’un incendie. Les produits les plus fréquemment utilisés à cette fin sont bien entendu les liquides inflammables dérivés du pétrole, notamment l’essence (gazoline).

Ainsi, la vérification de la présence de tels produits sur une scène d’incendie, principalement dans la région d’origine, constitue une étape de l’enquête incendie.

Les liquides inflammables dérivés du pétrole

Les liquides inflammables dérivés du pétrole qui se trouvent sur une scène d’incendie vont générer des vapeurs qui peuvent être identifiées par une odeur caractéristique. Tant que le produit se trouve sur la scène, c’est-à-dire qu’il ne s’est pas entièrement consumé ou évaporé, il générera ces vapeurs. La vitesse d’évaporation du produit dépendra de divers facteurs tels que la température ambiante, la ventilation, le matériau sur lequel il se trouve ou dans lequel il est imbibé, etc.

Si un tel liquide inflammable a été utilisé comme accélérant dans un incendie, l’enquêteur incendie doit :

1. le localiser avec un certain niveau de précision;

2. prélever des échantillons contenant le produit;

3. envoyer les échantillons en laboratoire, où la présence de composés spécifiques sera surtout confirmée par la technique connue sous le nom de chromatographie en phase gazeuse avec détection par spectrométrie de masse (gas chromatography/mass spectrometry, GC/MS).

Seul un résultat positif provenant de l’analyse en laboratoire peut confirmer la présence d’un produit accélérant (liquide inflammable) dans l’échantillon, et donc, sur la scène d’incendie.

Le chien détecteur d’accélérants

Le sens utilisé pour identifier et localiser la présence de produits accélérants dérivés du pétrole sur une scène d’incendie est l’odorat. En effet, c’est d’abord avec son nez que l’enquêteur incendie détectera la présence de tels produits sur la scène d’incendie. Ceci signifie que l’enquêteur incendie doit sentir des débris d’incendie. En plus de toutes les considérations de santé et de sécurité pour l’enquêteur incendie, bien souvent, la démarche de sentir les débris ne s’avère pas ce qui est le plus efficace, puisqu’elle implique de récupérer des débris et de les approcher de son nez pour les sentir, ou de se promener à quatre pattes sur la scène d’incendie.

En revanche, les chiens, grâce à leur odorat beaucoup plus développé que celui des humains et d’autres espèces animales, sont mieux outillés pour effectuer ce genre de travail. En effet, chez les humains, la surface de l’épithélium olfactif mesure 10 cm2 comparativement à 170 cm2 chez les chiens. De plus, contrairement aux humains, les chiens se spécialisent dans le déplacement à quatre pattes pour renifler le sol.

Ainsi, un chien détecteur d’accélérant peut s’avérer être très utile et efficace pour vérifier la présence, et déterminer, le cas échéant, où se trouvent les produits dérivés de pétrole sur une scène d’incendie. Un chien détecteur d’accélérant est un chien qui a été entraîné, sous forme de jeu, à détecter les odeurs provenant de ces produits et d’en identifier la provenance. Lorsqu’il identifie d’où provient l’odeur, le chien détecteur d’accélérant signifie de façon claire au maître-chien qu’il a trouvé ce qu’il cherche et sa localisation. Le chien obtiendra alors sa récompense et sera invité à chercher de nouveau, ailleurs sur la scène. (Voir la photo d’entête.)

Photo: Technorm

De cette façon, le chien détecteur d’accélérant peut vérifier rapidement une très grande superficie et peut souvent accéder à des endroits inaccessibles pour l’enquêteur incendie (fondation remplie d’eau, sous un amas de débris, dans des cavités de dimension restreinte, etc.).

Une chose est certaine, le travail accompli par le chien détecteur d’accélérant est plus rapide, efficace et bien plus élégant que des enquêteurs incendie se promenant à quatre pattes pour parcourir la scène.

Photo: source

Conclusion

L’utilisation d’un chien détecteur d’accélérant peut s’avérer un outil judicieux pour vérifier la présence de produits accélérants dérivés de pétrole sur une scène d’incendie ainsi que pour identifier sa position, le cas échéant.

Bien que l’utilisation du chien détecteur d’accélérants ne puisse à elle seule confirmer la présence de tels produits sur une scène, elle permet de faciliter et de déterminer plus rapidement l’identification des endroits où des prélèvements doivent être effectués pour fins d’analyse.

Technorm offre maintenant les services d’un chien détecteur d’accélérants pour répondre à vos besoins en la matière. Le maître-chien Benoît Maye et son chien Accel sont prêts à vous assister dans vos dossiers.

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Par Hugo Messier, Chef de service Origine, cause et propagation d’incendie

Photo d’entête: Technorm

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